Nouvel étiquetage alimentaire en Amérique du Sud

Le Chili innove en instaurant un étiquetage alimentaire

Une solution possible au problème de l’obésité apparait au Chili. Ce problème touche un tiers de la population mondiale. Une loi controversée d’étiquetage alimentaire est à l’essai depuis 2016. Elle met des étiquettes noires, grandes et laides sur les aliments dépassant certains niveaux de sucre, de graisse et de sodium. “TENEUR ÉLEVÉE », les logos rapportent. Peu à peu, la loi a imposé aux entreprises alimentaires des règles de plus en plus sévères sur la publicité pour les enfants, l’information sur les ingrédients et la distribution dans les écoles du pays. 

En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé a signalé que 63% des adultes étaient en surpoids. Ce taux tombe à 50% chez les enfants de 6 ans et moins. Chili est, après le Mexique, le pays qui consomme le plus d’aliments industriels dans la région. La moyenne annuelle est de 201 kilos par personne. Pour inverser cette tendance, le sénateur Guido Girardi diplômé en médecine, s’est proposé d’adopter cette loi contre la volonté des entreprises alimentaires. Ce processus lui a pris une décennie. Il a provoqué des protestations dans les rues et de fortes bagarres avec les médias, les politiciens et les citoyens. 

« Ce que nous voulons, c’est que l’industrie vende de la nourriture et non des déchets. Les gens ne sont pas obèses parce qu’ils sont obèses, mais parce qu’il y a eu de la publicité trompeuse, parce que des spécialistes en neuro-intelligence ont manipulé les gens pour qu’ils changent leurs modèles d’alimentation traditionnelle » a-t-il dit.

Le Mexique améliore son étiquetage

Au Mexique, cette nouvelle norme d’étiquetage est entrée officiellement en vigueur le 1er octobre 2020. Elle signale clairement l’excès de calories, de sucres, de sodium et de graisses. Ainsi, le gouvernement cherche à faire en sorte que les Mexicains disposent des informations nécessaires pour faire des achats plus sains. De même, il souhaite que les entreprises reformulent la fabrication de leurs produits pour éviter d’avoir à inclure ces étiquettes qui affectent l’image de leurs produits. 

En outre, quatre mises en garde ont été lancées au Chili (pour les sucres, les graisses saturées, le sodium et les calories ajoutées). Le Mexique a adapté les mesures.

  • Contrairement à ce qui se passe au Chili, les emballages de petite taille doivent également porter un avertissement. Ce sera un seul sticker avec le nombre de labels qui lui ont été attribués.
  • La phrase qui inclue dans chaque label au Mexique sera « EXCÈS DE ». En effet, il a été estimé que le « TENEUR ÉLEVÉE » utilisé au Chili pourrait être interprété de manière positive.
  • Les emballages au Mexique avertiront également de la présence de certains composants (comme la caféine). Ils recommanderont d’éviter leur consommation par des enfants.
  • Les dessins animés et personnages pour attirer l’attention des enfants sont interdits depuis avril 2021. Par exemple, l’entreprise mexicaine Bimbo devra éliminer son ours classique des produits qui ont au moins un label.

Suite à ces changements, l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) a qualifié le nouvel étiquetage mexicain de meilleur modèle existant. “Il a atteint le niveau d’excellence le plus élevé que nous ayons aujourd’hui. Le Mexique est devenu un exemple pour le monde dans ce domaine ». C’est ce qu’a assuré le conseiller régional en Nutrition de l’OPS (Fabio da Silva Gomes).

Pour en savoir plus, rendez-vous chez :

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/au-mexique-les-autorites-veulent-interdire-la-malbouffe-aux-enfants-pour-lutter-contre-l-obesite_4115059.html

https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-54367118

Qu’est-ce que c’est la maltraitance alimentaire pour nous?